Vaudrey, dans la jungle du
funéraire
Fils d’un maçon, tailleur de pierre et
ornemaniste, Pierre Vaudey ( c’est son vrai nom) apprit le métier dans
l’atelier de son père à Lyon. Il continua comme apprenti sur des
chantiers tout en suivant des cours du soir et les Beaux-Arts . A 18
ans, il débarque à Paris en 1891, et s’installe progressivement à
proximité du Père Lachaise.
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Il réalise aussi bien des ornements de
façades, comme le N°4 avenue Gambetta, ou ses premiers monuments. Il est
extrêmement habile à restituer le visage des personnes d’après la
photographie et les retouches inspirées par les familiers.
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4
av Gambetta
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Un lyonnais à Paris
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De plus il
travaille avec dextérité et rapidité pour les ornements secondaires. Il
a un bon métier, et cherche surtout à faire vivre sa famille, car il a
épousé Marie-Thérèse Alphazan, une brodeuse de Lyon. |
Les livres de comptes
Après son installation rue Ramus, On suit son histoire grâce à ses livres
de compte.
Ces documents conservés par ses descendants, sont remplis de
détails, de confidences, de centaines de petits dessins, retraçant aussi bien
sa vie familiale que toutes les tractations pour la réalisation de ses
différentes commandes.
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Leur patient déchiffrement révèle l’homme
attachant, le mari et le père de famille , et permet de dater et d’attribuer
un grand nombre d’œuvres non signées. Homme libre et indépendant, il fuit
les honneurs, et se consacre au bonheur des siens. Mais aussi il est à la
pointe de la technique en ayant toujours le matériel le plus performant. La
Compagnie Ingersoll-Rand lui confie à tester ses dernières découvertes en
outillage pneumatique.
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Quand tout bascule
Avec les années 30, sa vie bascule. La mode est à l’Art Déco, stylisé,
au matériau brut qui désarçonne Vaudrey, car lui excelle dans le détail
fignolé réaliste . Il n’est plus dans le vent et refuse ce style
nouveau . Dans l’art funéraire également, la production industrielle se
répand, avec le goût des tombes sans ornements, commandées sur catalogue. |
Son
épouse s’éteint doucement d’un cancer. Seul dans sa maison vide, Vaudrey
est en prise au désespoir. Il essaye de le surmonter en se grisant de
distractions de toutes sortes. heureusement sa réputation lui garde des clients
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Suzy
Latron 1934 |
Ménessier 1934 |
Cupillard 1937 |
Line prend la barre
Avec l’exode de 1940 et la guerre, une
nouvelle femme, Line, permet à Vaudrey de retrouver son équilibre. Et
les commandes reviennent, ainsi que les livres de comptes avec
commentaires et petits dessins. Il a repris goût à son art . Il
réalise des œuvres en vue d’une exposition qui n’aura jamais lieu.
Et il meurt en 1951, à 78 ans d’une attaque d’angine de poitrine |
Frantzen
1940 |
Biographie: Vaudrey, Du Père
Lachaise au Venezuela. Parcours d’un sculpteur méconnu.
Josette Jacquin-Philippe, A commander aux " Amis de Pierre Vaudrey ",
2, rue de Guébriant, 75020 Paris.
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Père Lachaise
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