Vaudrey, dans la jungle du funéraire           

Fils d’un maçon, tailleur de pierre et ornemaniste, Pierre Vaudey ( c’est son vrai nom) apprit le métier dans l’atelier de son père à Lyon. Il continua comme apprenti sur des chantiers tout en suivant des cours du soir et les Beaux-Arts . A 18 ans, il débarque à Paris en 1891, et s’installe progressivement à proximité du Père Lachaise.  Il réalise aussi bien des ornements de façades, comme le N°4 avenue Gambetta, ou ses premiers monuments. Il est extrêmement habile à restituer le visage des personnes d’après la photographie et les retouches inspirées par les familiers. 


4 av Gambetta

Un lyonnais à Paris

De plus il travaille avec dextérité et rapidité pour les ornements secondaires. Il a un bon métier, et cherche surtout à faire vivre sa famille, car il a épousé Marie-Thérèse Alphazan, une brodeuse de Lyon.

Les livres de comptes

Après son installation rue Ramus, On suit son histoire grâce à ses livres de compte.

 Ces documents conservés par ses descendants, sont remplis de détails, de confidences, de centaines de petits dessins, retraçant aussi bien sa vie familiale que toutes les tractations pour la réalisation de ses différentes commandes. 

Leur patient déchiffrement révèle l’homme attachant, le mari et le père de famille , et permet de dater et d’attribuer un grand nombre d’œuvres non signées. Homme libre et indépendant, il fuit les honneurs, et se consacre au bonheur des siens. Mais aussi il est à la pointe de la technique en ayant toujours le matériel le plus performant. La Compagnie Ingersoll-Rand lui confie à tester ses dernières découvertes en outillage pneumatique.
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 Laffitte 1908  Nicoud  1914 Devaux 1923 Larcher 1926

Quand tout bascule

Avec les années 30, sa vie bascule. La mode est à l’Art Déco, stylisé, au matériau brut qui désarçonne Vaudrey, car lui excelle dans le détail fignolé réaliste . Il n’est plus dans le vent et refuse ce style nouveau . Dans l’art funéraire également, la production industrielle se répand, avec le goût des tombes sans ornements, commandées sur catalogue.  Son épouse s’éteint doucement d’un cancer. Seul dans sa maison vide, Vaudrey est en prise au désespoir. Il essaye de le surmonter en se grisant de distractions de toutes sortes. heureusement sa réputation lui garde des clients :
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Suzy Latron 1934 Ménessier 1934

Cupillard 1937

Line prend la barre

Avec l’exode de 1940 et la guerre, une nouvelle femme, Line, permet à Vaudrey de retrouver son équilibre. Et les commandes reviennent, ainsi que les livres de comptes avec commentaires et petits dessins. Il a repris goût à son art . Il réalise des œuvres en vue d’une exposition qui n’aura jamais lieu. Et il meurt en 1951, à 78 ans d’une attaque d’angine de poitrine

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Frantzen 1940

Biographie:  Vaudrey, Du Père Lachaise au Venezuela. Parcours d’un sculpteur méconnu. Josette Jacquin-Philippe, A commander aux " Amis de Pierre Vaudrey ", 2, rue de Guébriant, 75020 Paris.

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