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Le clocher des 7 péchés
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Dans le clocher de l'église Notre Dame de la Croix, à
Paris, se situe une pièce étrange abritant les mécanismes des trois horloges.
L'accès
en est interdit, car le plancher vermoulu cède sous les pas. Sur les murs de plâtre nu
de grandes fresques en noir rehaussé de sanguine s'étalent datées de 1882 à 1891.
Plusieurs sont dégradées car les ouvriers qui ont fait divers travaux, ont ignoré les
dessins .
L'horloge centrale est entouré d'un ensemble très abîmé où l'on reconnaît
un puissant Dieu le Créateur chassant Adam et Ève du Paradis pendant que la tempête
secoue
un arche de Noé. Deux scènes évangéliques entourent ce tableau: Jésus et la
samaritaine, et la fuite en Égypte de la sainte
famille. Cliquer
sur les miniatures puis sur "précédente"
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Les portes latérales sont deux sujets
symétriques. Un ange surmonte chaque porte; La loi des
hommes:deux hommes assis,
l'un tenant un livre sur lequel il écrit la loi, l'autre une balance déséquilibrée et
une bourse. Symétriquement la loi de Dieu : le pauvre Lazare, debout en guenilles, fait
face à un riche crispé sur un coffret et qui se détourne. |
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Un immense dessin figure le char du
Temps, sur
lequel est assis un impressionnant vieillard, tenant une faux et un sablier à la main. Il
est tiré par un petit ange appelé L'avenir, et porte la mort derrière lui. |
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Cette mort se retrouve dans le couloir d'accès
à la petite pièce, encadrant la porte d'entrée, avec une belle femme couronnée
appelée l'Orgueil. C'est le premier des 7 péchés capitaux, car les autres sont aussi
représentés, dans les couloirs d'accès, et autour de la porte qui conduit aux combles.
Elle est encadrée de deux scènes violentes: Judith tenant la tête coupée d'
Holopherne, victime de sa Luxure, et Caïn tuant son frère Abel par
Jalousie. |
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Un homme assis tenant une balance compte ses
pièces: c'est l'Avarice. En face, un homme agité représente la
Colère. Une femme en
guenille assise sur de la paille est nommé la Paresse. Un dernier sujet presque détruit
par des travaux d'électriciens devait évoquer la Gourmandise. Et pour terminer
l'ensemble, une saisissante évocation du suicide: au dessus d'une chaise
cassée pend
une jupe et deux pieds , le haut du corps n'est pas dessiné. |
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On ne sait qui a réalisé cet ensemble qui n'est pas
signé, et semble pessimiste. En grimpant jusqu'aux cloches elles mêmes, tout le long des
murs , la même main a dessiné une autre série de fresques presque totalement effacée.
On y devine l'Annonciation, l'institution de l'Eucharistie, la
Résurrection et les
disciples d'Emmaüs. Si on en reste au niveau du temps, on est accablé, mais si on
continue l'ascension, on trouve le salut présenté par l'évangile... Par qui, pour qui
ce travail? On ne sait, mais le message vaut la peine.
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